PIF « Les Carburants Verts »
A propos du GNV...
Le GNV ou Gaz Naturel Véhicules n’est jamais que du gaz domestique
compressé et stocké à 200 bar. C’est à cette
pression qu’il présente le meilleur rapport entre volume occupé
et énergie stockée. Nous allons voir que ses qualités
énergétiques, écologiques ainsi que son abondance
le place en tête des carburants qui tendent à concurrencer
le diesel ou le super.
1. Qu’est-ce que le GNV ?
1.1. Composition chimique :
Elle est simple puisqu’il contient environ 90% de méthane, qui est
le gaz le plus stable des hydrocarbures. Il ne s’enflamme qu’au-dessus
de 540° contre 400° pour le GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié),
280° pour le supercarburant et 235° pour le diesel. De plus il
ne gèle qu’à –165° ce qui le rend insensible aux caprices
de la météo. Plus de problèmes de démarrage
le matin. Ce gaz a une densité de 0,6 par rapport à l’air.
Il est donc plus léger que l’air ce qui évite l’accumulation
de gaz en nappe et donc diminue les risques d’explosion. Il se diffuse
très facilement dans l’atmosphère et permet donc de garer
des véhicules en endroits clôts ainsi que de circuler dans
les tunnels. C’est le plus sûr des carburants existant de nos jours.
1.2. Où le trouve-t-on ?
1.2.1. Dans le monde
Il est issu de gisements avec ou sans pétrole à ses côtés.
C’est à la fois une énergie fossile peu polluante et une
énergie primaire dans le sens où aucune transformation potentiellement
polluante n’est nécessaire (à l’inverse de tous les dérivés
du pétrole comme le GPL). Le gaz naturel est actuellement l’une
des énergies fossiles les plus abondantes dans le monde. Des gisements
sont quotidiennement découverts partout dans le monde. Les réserves
actuelles sont estimées à plus de 100 ans d’utilisation sachant
que chaque année la quantité de gaz consommée est
équivalente à celle consommée pendant cette même
année. La répartition géographique des gisements est
très équilibrée dans le monde. De plus le réseau
d’approvisionnement par gazoducs ou autres méthaniers assure le
transport et donc une grande disponibilité de cette source d’énergie
notamment pour la France.
1.2.2. En France
Comme nous le disions, la France bénéficie du réseau
mondial d’acheminement de ce gaz. Nous nous approvisionnons essentiellement
en Russie, Pays-Bas et Norvège par gazoducs (sous forme gazeuse)
mais aussi en Algérie par méthaniers au travers des ports
de Fos-sur-Mer et de Montoir-de-Bretagne (sous forme liquide). Ces importations
couvrent 90% de la consommation annuelle. Mais toutes ces importations
nous rendent fragiles en période de pic de consommation comme en
hiver ou si une source majeure d’approvisionnement venait à devenir
indisponible pour un laps de temps. Le gaz naturel deviendrait la source
privilégiée. De plus, depuis plus d’un demi-siècle,
les applications se sont multipliées (chauffage, cuisine et transports
en commun plus récemment).
Pour faire face à ces fluctuations de consommation, la France
s’est dotée d’un réseau de 16 réservoirs de stockage
souterrains. 14 sont exploités par GDF et 2 par Elf. Ils permettent
de stocker l’équivalent de 4 mois consommation nationale. Ce sont
des régulateurs qui servent à adapter l’offre à la
demande.
Ces réservoirs sont naturels. De deux types, ils se trouvent
à une profondeur de 400 à 1800 mètres. Nous trouvons
les réservoirs en nappe aquifère qui offrent des capacités
de stockage de 500 millions à 7 milliards de m3. Ensuite, il existe
des réservoirs en cavités salines qui offrent, après
lessivage du sel, une capacité de stockage d’environ 650 millions
de m3. Enfin, la France possède un gisement de gaz naturel situé
à Lacq près de Pau.
2. Le GNV et la sécurité
2.1 La sécurité dans l’approvisionnement
De nombreux facteurs concourent à la sécurité
des approvisionnements en gaz naturel :
- la diversité des pays fournisseurs et les
contrats à long terme d’achat de gaz.
- l’infrastructure mise en place par Gaz de France qui fait de la France
une plaque tournant en Europe des échanges en gaz avec une capacité
de transit de 38 milliards m3/an sur un réseau de 155000km. Tout
ceci permet d’approvisionner 12 millions de personnes sans pollution. C’est
dans cet esprit que la filiale GNVert de GDF (chargée de commercialiser
le GNV) propose de fournir ce gaz comprimé à 200 bars et
d’équiper des réseaux urbains de transports en commun avec
des bus et en adaptant les dépôts. Nous reviendrons plus loin
sur ce point.
2.2 La sécurité d’utilisation
De part les caractéristiques physicochimiques que nous avons rappelées
au début, le GNV et sûr dans son utilisation. Des études
dans les tunnels de Manhattan ont montré que le taux de gaz était
inférieur à 5% (seuil de dangerosité) en condition
de ventilation normale. Ensuite, du fait de l’état gazeux du GNV
à température ambiante, il n’est pas sujet à l’effet
BLEVE (comme le GPL qui est lui stocké à l’état liquide)
qui consiste à la vaporisation instantanée d’un liquide et
à l’explosion de celui-ci en une boule de feu pouvant atteindre
50 à 60 m de diamètre.
De plus, le GNV est plus léger que l’air. Donc, en l’utilisant
dans un bus (le réservoir étant sur le toit), si une fuite
intervient, le gaz s’échappe et ne forme pas de couche inflammable.
Ce n’est pas le cas du GPL qui lui est plus lourd que l’air. Les réservoirs
des véhicules utilitaires propulsés au GNV sont en matériaux
composites qui les rendent légers et résistants aux chocs.
Ils comportent également un système d’évacuation du
gaz en cas d’incendie et ceci quelle que soit la position du réservoir.
3. Etat de l’exploitation du GNV
3.1 Quel est le marché et quels sont les intérêts de
l’utilisation du GNV
C’est GDF qui principalement s’occupe de la diffusion du produit
« GNV » par sa filiale GNVert. Les véhicules visés
sont tous les utilitaires que nous rencontrons dans nos rues. Ce sont les
bus ainsi que les bennes à ordures. Les véhicules légers,
appartenant aux sociétés et mises à disposition de
leurs salariés pour leur déplacement, entrent également
dans le marché visé par GNVert. Cette filiale signe des conventions
qui prévoies l’installation de stations GNV mais également
la fourniture de ce gaz comprimé. Elle coopère également
avec les constructeurs de véhicules de logistique tels Heuliez ou
Iveco afin de développer des modèles de bus adaptés
à l’utilisation du gaz.
Les constructeurs tels Peugeot ou Renault ne sont, pour l’instant,
pas intéressés par l’étude de véhicules particuliers
entièrement au gaz car le public ne semble pas encore près
à investir. De plus, le manque d’infrastructures (stations) et des
problèmes de maintenance sur ce type de véhicules augmentent
leurs réticences. GNVert mène pour l’instant des études
de marché et d’ici quelques années, elle se lancera peut-être
dans les véhicules légers mais pour les collectivités
locales dans un premier temps.
Ce sont justement ces collectivités qui sont demandeurs de ce
type d’infrastructure et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le
principal intérêt réside, évidemment, dans le
respect de l’environnement. Le GNV se situe très en dessous des
niveaux imposés par l’Europe en terme d’émissions à
l’échappement. Il peut produire jusqu’à trois fois moins
d’oxyde de carbone (NOx), quatre fois moins d’hydrocarbures et dix fois
moins de monoxyde de carbone (CO) que le maximum fixé. D’autre part,
il n’émet pas de fumées noires ni mauvaises odeurs. Ensuite,
pour les riverains, les véhicules sont beaucoup plus silencieux
et leur conduite est beaucoup plus souple. Enfin la TIPP reste stable à
55c/m3 ce qui rend très facile l’amortissement du surplus du coûts
de l’achat de ces bus au GNV.
Actuellement ce sont les villes de plus de 200 000 habitants telles
Lille ou Nantes qui représentent le marché le plus important.
Ils possèdent de 50 à 80 bus GNV. Pour comprendre l’évolution
du marché : en 1997 trois bus GNV circulaient en France. Aujourd’hui
500 sont en service et 500 de plus ont été commandés.
3.2 Bilan d’exploitation
Après plusieurs mois d’exploitation, cinq réseaux
utilisant le GNV, ont été interrogés par GDF. Le bilan
est largement positif d’après les premiers résultats.
-
La consommation des véhicules est inférieure aux prévisions
:
Le niveau de consommation des bus au GNV s’est avéré très
économique et les nouvelles générations de moteurs
vont encore améliorer la consommation. Le coefficient de consommation
est de 1.3 en moyenne par rapport au gazole et l’écart du prix du
litre est de plus en plus favorable au GNV. Ceci est dû à
une TIPP maintenue très basse et à l’augmentation du prix
du gazole. Nous pouvons voir ici l’avantage du GNV qui n’est pas soumis
aux caprices du prix du baril de pétrole. Le niveau de consommation
permet de limiter le nombre de réservoirs ce qui représente
une économie de maintenance.
-
L’entretien fait appel à de nouvelles compétences
Le début de l’industrialisation de la filière GNV n’a débuté
qu’en 1998. Il est donc encore difficile de tirer des conclusions quant
à la longévité des moteurs ainsi que sur la maintenance.
A la différence des autres types, les bus GNV possèdent plus
d’électronique et d’électrotechnique notamment en ce qui
concerne les systèmes d’injection de gaz. Cela implique l’arrivée
de personnel plus qualifié dans les ateliers d’entretien. De plus
les moteurs sont beaucoup plus propres ce qui améliore les conditions
générales de travail. Néanmoins, le compartiment moteur
présente une température très élevé
en fonctionnement. Il faut bien isoler cette partie pour le confort des
passagers. De manière générale, les conducteurs trouvent
ces moteurs beaucoup plus souples à conduire et même plus
puissants que leurs équivalents (210 CV ou 250 CV) au diesel.
-
Des pratiques de remplissage diversifiées
Le remplissage se fait en 5 minutes. Ces techniques sont bien au point
et aucune défaillance n’est survenue tant dans le système
de compression que celui du remplissage.